Louis Charbonneau-Lassay naît en 1871. Profondément attaché à son territoire, il collectionne, étudie et publie l’histoire de Loudun. A son décès en 1946, il lègue ses collections et sa bibliothèque à la ville, menant à la création d’un musée, situé rue du Château dans un premier temps avant de s’établir dans la rue du Martray.

Archéologue, historien, dessinateur, sigillographe, graveur et ésotériste remarqué de son temps, les qualificatifs ne manquent pas pour définir ce personnage atypique aux multiples qualités.

louis charbonneauDu fils de domestiques au frère de Saint-Gabriel

Issu d’une famille modeste, les parents de Louis Charbonneau sont domestiques dans la maison du Commandant et Mme Croué de La Resnerie. Séduits par la vivacité d’esprit de cet enfant, les Croué facilitent l’entrée de Louis Charbonneau à l’école tenue par les Frères de Saint-Gabriel.
A leur contact, la foi de Louis grandit et en 1885, il décide de devenir Frère. Ayant obtenu son brevet en 1890, il prononce ses vœux perpétuels en 1899, et devient frère enseignant.

De Charbonneau à Charbonneau-Lassay

Cependant, alors qu’en France les congrégations religieuses sont dissoutes en 1903, Louis Charbonneau préfère réintégrer la vie laïque. Il se consacre dorénavant à ses passions premières, l’archéologie et l’histoire, et prend pour pseudonyme le nom Charbonneau-Lasssay, associant au sien le toponyme du village d’origine de sa famille.
Alors qu’il collabore depuis 1890 aux fouilles menées par Joseph Moreau de la Ronde, la disparition de l’archéologue, le 28 mars 1910, cristallise le travail effectué depuis près de 50 ans autour de la Tour Carrée. A la demande de Mme Moreau de La Ronde, Louis Charbonneau-Lassay reprend les notes de l’archéologue et effectue un énorme travail de synthèse menant à l’ouvrage Les châteaux de Loudun, publié dans les Mémoires de la Société des Antiquaires de l’Ouest en 1915, et salué par ses contemporains.


Un virage dans les activités de Charbonneau-Lassay

A partir des années 20, ses recherches historiques et archéologiques l’amènent à une réflexion sur le cheminement de l’expression symbolique de l’Homme à travers les millénaires.

En 1931, le Bestiaire du Christ, premier des quatre volumes qu’il juge opportun d’écrire sur le symbolisme chrétien, est prêt (les autres sont le Vulnéraire, le Floraire et le Lapidaire). Ce n’est que cinq ans plus tard qu’il trouve un éditeur belge, Desclée de Brouwer, s’engageant à publier les 997 pages qui composent cet ouvrage, illustré de 1157 bois gravés eux aussi par l’auteur.

En 1938, il fonde la Société Historique du Pays de Loudunois, association toujours active aujourd’hui.
Louis Charbonneau-Lassay, atteint d’un cancer, décède le 26 décembre 1946.
Il laisse derrière lui des collections conséquentes, des milliers d’archives et un manuscrit sur l’héraldique loudunaise qui sera publié par la Société Historique du Pays du Loudunois en 1996.

La visite du Musée Charbonneau-Lassay permet de se plonger dans l’univers de ce personnage hors norme et sa quête de l’Histoire locale.